Falling of a good person

Je reste clouée sur place pendant plus d'une minute lorsque je me rends compte que c'est un membre du personnel de l'établissement. Je décide de ne rien dire pour ne pas aggraver mon cas. Cependant,son ton arrogant me déplaît fortement. Il est nouveau,un stagiaire? Il est quoi au juste..?
Lorsque l'on arriva au premier étage,je le vis scruter les horizons,comme s'il était à la recherche de cette salle. C'est bien ce que je pensais,il ne connaît pas son chemin. Il s'arrêta un bref moment,je fis de même. Il "connaît parfaitement son chemin"? Je n'en suis pas si sûre. Ce gars est étrange,il dit faire partie du personnel,mais pourquoi est-il aussi jeune? Et pourquoi ne connait-il pas le numéro de cette foutue salle? 
Maintes questions se bousculent dans ma tête,mon cerveau chauffe trop,et encore une fois mes paroles s'échappent seules:
-Si je n'ai pas à connaître ton nom,je ne vois pas pourquoi je t'aurai donné le mien. Et je ne suis pas si sûre que tu sois un «soit disant» membre du personnel,dis-je en mimant des guillemets,sinon tu connaîtrais le numéro de ma salle et tu te serais déjà débarrassé d'une arrogante 2ème année comme moi,tu crois pas? 
Lorsque je termine mon speech,j'ai l'impression d'avoir fait une boulette ou un truc du genre et fais comme si je retenais mes dires -déjà envolés- en bloquant d'une main ma bouche. Je rougis,franchement je ne le fais pas exprès mais qu'est-ce qu'il en sait lui? Je ne fais que l'énerver davantage alors que ce n'est pas du tout mon souhait. 
Je baisse les armes,à bout de devoir lutter contre cette personne qui m'est en plus totalement étrangère. Elle est peut être aussi sur la défensive comme moi? Et au fond.ce mystérieux blond peut s'avérer gentil,non..? 
-Tu sais quoi..? Enfin.. VOUS savez quoi? Je reviendrais en cours l'heure qui suivra si vous me le permettez,je pense qu'il est trop tard là. Dis-je,pour une fois en réfléchissant,en espérant que ce flâneur me conseille un bon endroit où se poser et se cacher des autres membres du personnel de l'établissement. C'est un bon commencement pour une nouvelle vie,non..?

La situation prend une tournure assez déstabilisante. Je ne fais que m'enfoncer,encore et encore. L'envie de lui rendre la pareille me démange,mais honnêtement il faut savoir etre censée. La parole d'un élève contre celle d'un adulte est nulle. Nous sommes tous les deux,dans le hall du premier étage,à s'envoyer des pics. À un moment,il sembla chercher quelque chose,puis il se crispa soudainement,comme si une sorte de révélation lui avait traversé l'esprit.
C'est bien la première que je vois un..surveillant? passer l'éponge sur un cas comme le mien. Quoi qu'il en soit,c'est plutôt bon pour moi et mon dossier scolaire encore vierge ici. Comme une sorte de remerciement,je décide de donner mon prénom,après tout il ne va pas me manger,si..?
-Hanna..Hanna Miyazaki. Passionnant n'est-ce pas..? Dis-je,sur un ton léger,un sourire en coin.
Je ne me pensais pas si sociable et finalement,je suis plutôt satisfaite de savoir que j'ai gardé,après toutes ces années enfermée à la maison,ma joie de vivre et mon entrain.
Comme s'il avait compatit à ce que je pensais,il dit aussi le sien mais bien sûr toujours avec ce ton sarcastique. Ace..waouh. Je ne dis mots.
Il me donna carte blanche quant à sécher mon premier cours dans cette école,plutôt bon signe. Il me demanda ensuite où je comptais me diriger. Je la joue comment,plutôt sèche comme depuis que nous sommes dans ce foutu hall sombre,ou plus cool?
Assez d'avoir toujours le cerveau en surchauffe juste pour une simple discussion,laisse couler et puis merde.
-Je ne connais pas très bien encore les lieux. Tu voudrais pas me montrer un coin tranquille,à l'abri des regards? Finalement,mon côté envoûtant -encore,le mot est trop grand- et charmeur prit le dessus. Au pire des cas,il me prendra pour une folle qui saute sur tout ce qui bouge et puis tant pis. Ce Ace a du charisme et est assez attirant,certes,mais il est carrément bizarre. Dit celle qui a des crises de schizophrénie fréquentes.

Ace se grilla une clope avant de me demander le suivre,pour la énième fois ce matin. On s'apprêtait à reprendre les escaliers,seulement il tourna subitement les talons,comme s'il venait de retrouver enfin le chemin vers une quelconque salle. Nous traversions alors l'ensemble du hall du premier étage,arrivant devant la dernière pièce y étant. Il m'indiqua qu'elle était toujours ouverte et accessible,me disant qu'il ne savait pas du tout pourquoi. J'entre la première dans la salle,celle-ci étant comme une sorte de salle de classe abandonnée. Il referma derrière nous la pièce. Bizarrement,ma respiration s'accélèra. Je ne sais si c'est à cause de l'odeur de renfermé que dégage cette atmosphère ou alors de la situation bizarre que je suis en train de m'imaginer. J'essaie de me calmer,de ne plus réfléchir. Je me place instinctivement sur une table quelque peu poussiéreuse au premier rang et place mes jambes sur celle-ci.
Ace,lui,est tourné face aux fenêtres,il les ouvre,ayant sans doute senti la même odeur que moi quelques minutes auparavant. Il se retourne et juste avant me demande si je suis comblée,toujours de son éternel ton ironique. J'acquiesce,yeux fermés et tête penchée en arrière contre mes mains jointes en dessous de ma nuque. Lorsque je réouvre les yeux,son regard est dirigé vers une partie de mon corps plutôt que de soutenir le mien. Je ne me rends pas compte de suite,mais ma jupe a glissé ayant remonté les jambes sur le bureau. La honte empourpre vivement petit à petit mes joues,la situation devient..extrêmement délicate. Je bafouille un truc incompréhensible et le gêne que je ressens alors me paralyse complètement,laissant le regard d'Ace complètement libre de se balader sur mes jambes et une partie de mes hanches. Oh merde.

Me voyant rougir,Ace lâcha un rire bel et bien audible,comparé à ce que j'essayais de dire il ya quelque minutes seulement. Moi,le provoquer? Revenant à la réalité,je redevins la fille sûre d'elle et plein d'entrain. Je repassai ma jupe de mes mains et pris (enfin) l'initiative de la baisser comme il se doit.
-De la provocation? Je pense que si c'en était,ce serait carrément ridicule. Et ce n'était pas volontaire ok? Dis-je,terminant ma phrase avec une mine boudeuse ét légèrement sur la défensive.
Ace me fait une remarque concernant ma position. Il me demande si je compte rester comme ça longtemps. Non,bien sûr que non.. Je me remets alors droite,les jambes croisées sous la table.
Je continue de penser que tout est contre moi aujourd'hui.. Même si je dois dire que c'est plutôt un commencement assez amusant.. Enfin,encore faut-il que ce soit un sentiment partagé. Je n'en suis pas si sûr pour Ace.
Celui-ci finit sa phrase,finissant de même sa clope qu'il écrasa ensuite avant d'en faire encore un projectile dans la corbeille en face de lui,non loin du bureau principal. Il se retourna ensuite face à moi,engageant la conversation d'un ton cette fois ci penchant dans la modestie. Il affirmait que toutes les étudiantes étaient à ses pieds. Oulah,il me semble qu'il est tombé sur la mauvaise personne alors...
-Hahha! Toutes? Il faut croire que parmi elles,il y a une exception. Et elle est en face de toi! dis-je,de l'assurance dans ma voix. Il est vrai que là je le provoque un tantinet,mais avec les mots seulement. Tout à l'heure,c'était un incident,rien de plus,ét ce n'étais en rien de la provocation gratuite.
Histoire de lui prouver cela,je me décale en arrière de deux rangs et lui jette un regard le défiance,pour lui montrer qu'est ce que la provocation pour moi. On peut appeler ça un jeu entre sournois aux idées perverses quoi. Je lâche alors un petit rire,le coeur léger de pouvoir être en compagnie d'une personne si simple et amusante rien qu'à ses manies.

Le temps semblait s'être arrêté. Je ne me suis jamais aussi bien sentie qu'aujourd'hui. Je goute enfin aux joies des rires aux éclats,des discussions entres personnes tout à fait inconnues et normales,sans arrières pensées. Je me sentais juste bien,pour une fois.
-Mmh.. Je pense que si je te charmais pour que tu ne me colles pas,je ne serai pas dans cette salle avec toi... J'aime bien avoir le dernier mot,enfin c'est un petit attrait de mon caractère.
Ace profita de mon absence devant lui sur le bureau pour y déplier ses jambes.
-Ah ouais,carrément. C'est dur d'être un surveillant qui fout rien et qui connaît même pas son chemin..Dis-je sur un ton complètement moqueur. Ah mince.. Quoi que,tu y gagnes un peu plus dans ton espérance de vie si tu ne fumes pas dans l'immédiat. Ce serait du gâchis,pour un aussi grand tombeur de jeunettes comme toi,n'est-ce pas?
Je concluai ma phrase d'un petit rire tout aussi moqueur,après tout nous sommes sur le même pied d'égalité: ce gars a beau être un surveillant,il n'en fiche pas une. Comment je le sais? L'intuition et l'observation je crois. Après ma réponse,il me fixa un petit moment et j'avoue faire de même avant de baisser le regard sur ma montre.
Ca va bientôt sonner,et le temps qui s'était arrêté dans cette pièce va recommencer à rythmer nos moindres faits et gestes,à prendre le dessus sur les bons moments qu'on veut prolonger. Mais toute chose a une fin,même les meilleures.